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Sujets : Belgique • Bruxelles • Canon Eos 60D • Photo de rue • Street Photography
C’est un pays froid où les gens sont gris, où les gens s’isolent tels de gros étourneaux qui auraient désappris à voler. Ils ne sont pas gris et isolés par choix, les pauvres : c’est ce vent froid, cet horizon bas comme un cercueil qui leur dégomment parfois l’envie de se mélanger. C’est un monde vieux où l’on palabre beaucoup sur de toutes petites choses, mais où l’on se cache pour chuchoter l’essentiel. Et si l’on cherche un geste vers l’autre, un sourire, il vient du soleil, il est étranger.
- Où : Bruxelles, Place de Bastogne.
- Quand : 20 août 2014.
- Appareil : Canon Eos 60d.
Oh ! Quel beau texte ! Splendide ! J’adore ! J’aime aussi la photo ! Quand je vais au magasin et qu’il fait froid, je fais aussi de très courtes parlotes avec les personnes âgées que je rencontre !
Toujours première à te manifester ! Merci de ta fidélité, Mamie.
Beau texte, belle image mais un peu contrastée, justement, pour moi !
En vérité, Dominique, j’avoue ne pas maîtriser totalement encore l’alchimique recette qui consiste à poster une réduction d’image sur le net, tout en conservant les détails et contrastes de l’original. A force, j’aurais dû pouvoir gérer, mais non. Ici, ce ne sont pas tant les noirs de l’arrière-plan, à mon sens – j’ai voulu ce fond noir – que les gris de l’avant-plan qui pèchent un peu par leur fadeur.
Ambiance Alsacienne, très beau texte bien illustré
Ravi de ton passage ici, Benoit… et d’autant plus dépité donc de devoir te détromper : j’ai quitté l’Alsace pour cette article (mais j’y reviendrai bientôt) : cette scène a été prise à Bruxelles.
Très juste et joli texte, oui le gris est bien la couleur de notre humeur commune. Toujours étrange de constater qu’individuellement, elle peut-être bien plus ensoleillée. D’ailleurs ces deux papys me semblent plutôt sympathiques, en train de se raconter une bonne blague, qu’ils devraient partager avec tous. Collectivement, nous manquons cruellement d’humour.
S’ils s’envoyaient des vannes, je suis bien en peine de te le dire, Aurore : ils s’exprimaient en portugais (et avec une rythmique et un accent que le romaniste que je suis n’a pas été capable d’identifier). La notion de collectif possède une syntaxe obscure de nos jours : ça n’évoque que les mouvements d’un troupeau de gnous. Tête baissée vers le précipice. On ne m’enlèvera pas de la tête qu’il y a à la régie de ce mouvement quelque chose de fondamentalement aveugle, hostile peut-être et incapable de penser.
oui un horizon froid, s’encroutant dans un monde ou on aime à dire le négatif, qui ne veut pas voir que sur une autre facette il y a du bon, que le soleil tourne . Le superficiel est rassurant, l’intérieur, la moelle la fabrique pointe quelquefois son nez mais trop peu et à demi mots. ET je confirme, j’ai mis la croix, je ne suis pas une machine, y’a dès fois j’aimerais
Et si « dire le négatif » n’était qu’une manière de se rassurer à bon compte ? On a peut-être dépassé déjà la catégorie du « dire » pour se répandre dans l’auto-complaisance. Cela doit fonctionner pour certains. Moi aussi, je dis beaucoup le négatif, mais ça ne me réconforte en rien. Aujourd’hui, je n’aurais probablement plus été en mesure d’assumer ce texte si je n’y avais injecté aussi les mots « sourire » et « soleil ».
Le texte est pesé, réfléchi, mais quel rapport avec l’image proposée ? Deux hommes d’âge mûr pris de trois quart dos qui papotent. J’ai envie de dire oui et alors ? Une photographie devrait se suffire à elle-même sans qu’un texte n’oriente le ressenti de celui qui la regarde. En la regardant, on doit comprendre immédiatement la motivation de celui qui l’a prise. Pour celle-cim, je cherche encore… et le texte comme le titre sur l’identité nationale vient encore troubler son interprétation.
Bonjour LOJ et merci de ton intervention. Qu’une image se suffise à elle-même, je puis le concevoir sans malaise : cela doit être même comme une sorte de raison d’être pour le photographe. Mais je me suis déjà exprimé à cet égard : je ne suis pas photographe et n’agite d’ailleurs aucune prétention à cet égard. Ma raison d’être est l’écriture (ce blog d’images fut conçu d’emblée comme une sorte d’appendice à mon site d’auteur publié). Ma sémantique de l’image est donc une sémantique de l’écriture. Selon moi – et je ne me prétends aucunement prosélyte de mes propres états d’âme – « deux hommes d’âge mûrs pris de trois quart dos qui papotent » dit quelque chose sur le monde qui nous entoure. Ancien journaliste de la presse écrite, je cherche souvent des sujets qui disent plus, qui disent immédiatement. En témoigne, je pense, ma longue série d’images sur la misère et l’isolement social. Quelquefois cependant, j’aime à explorer l’intimité du banal, du routinier. Ensuite, devant l’image, c’est l’auteur et le sémiologue que je suis qui donnent à lire et à penser. « Deux hommes d’âge mûrs pris de trois quart dos qui papotent », c’est l’image de ce dialogue non-problématique et décomplexé que nos sociétés tendent à désamorcer. C’est l’image de la rue qui se fiche du dogmatique médiatisé. Je conçois bien sûr que ma pratique d’interprétation puisse heurter le photographe. Mes images n’illustrent jamais le texte : c’est très exactement le contraire. Auteur d’abord, j’assume ce paradoxe apparent sans difficulté.
Mon commentaire n’avait rien de désobligeant, mais simplement neutre, je veux dire aux antipodes des commentaires excessivement laudatifs et lénifiants de la facebooksphère. J’espère donc qu’il n’est pas mal interprété. Par ailleurs, mon propos ne commentait que cette image et pas l’ensemble du blog que je ne connais pas encore mais que je visiterai avec une saine curiosité.
Je ne suis pas davantage photographe, je veux dire au sens où on l’entend de nos jours. Mais je m’intéresse à la sémiologie de l’image d’où mon commentaire. Mais s’il n’est pas à propos, il peut tout à fait être supprimé de ce blog, je ne m’en offusquerai pas.
Non, je n’ai en aucun cas conçu ton commentaire comme désobligeant. Ma réponse t’aurait-elle donné à penser le contraire ? J’assume assez aisément la critique, dès lors que – à l’instar de la tienne – elle ne manque pas de courtoisie. De mon côté, je n’ai eu qu’un court moment pour feuilleter les pages de ton blog. Je prendrai le temps d’y revenir et ne manquerai pas de m’y manifester.
Une image, un texte : un embrayage identifiant du lisible au visible où » la recherche du geste vers l’autre » que tu évoques dans ton écrit se trouve assurément au coeur de ton image.
Bon. Encore une fois, tu le dis mieux que moi, Fab. Lier le visible au lisible est très clairement le moteur de ma démarche. Quitte à surinterpréter le lisible.
You are the sunshine of my life ♩♫
(C’t’une chanson, hein ?!)
C’est vrai que je n’ai pas mis d’illustration musicale sur ce post, Dolly. Il y a un emploi à prendre, ça te parle ?
bonjour Marco, j’aime toujours ton écriture, ta photographie et la complicité des deux ; toujours fidèle, Anne-Marie
Un jour, j’en ferai peut-être un livre, Anne-Marie. Ravi d’avoir de tes nouvelles… et que tu aies pu finalement intervenir sur ce site.
« il vient du soleil, il est étranger. » j’adore 😉
Bravo pour tout Marco. Comme d’hab.
Genèse d’un texte, Ale : au début je n’avais que cette phrase de conclusion. Il y avait là, l’essentiel de ce que j’entendais exprimer.
je trouve cette « formule » géniale… Très belle conclusion mais en effet ça pourrait aussi être une intro 😉
ciao Marco, cet après-midi mon ordi s’est sans doute planté au moment pour moi de poster un commentaire ; j’écrivais : j’aime ton écriture, ta photographie et la complicité de l’une et de l’autre, j’ajoute que je regrette de ne pas donner de nouvelles plus souvent, excuse-moi ; fidèlement admirative, Anne-Marie
Ton commentaire est bien passé, Anne-Marie. Je t’ai d’ailleurs répondu.
Bonjour Marco,
P’tits vieux dont je suis oui, mais avec le sourire! Magnifique complicité!
Mais nous en sommes tous, Yves. En devenir pour certains, dans les faits pour d’autres : c’est un croisement de route que nous n’évitons pas. Aussi, je crois qu’avancer en âge ne définit rien : avancer en âge contient tous les âges. Surtout si c’est assumé avec le sourire.
Je repasse sur ton blog, j’y ai vu de très bonnes « choses » un autre jour, et de la photo et les mots qui vont bien avec, tout s’enchevêtre de belle manière. Je n’ai rien à dire plus aujourd’hui. Si.. Une bonne journée !
Sois le bienvenu, Ligne bleue.
Parfait .
Bonne semaine.
Yvon.
Merci. Bonne semaine à toi aussi, Yvon.
Ton N/B est très bon.
Une chose me gêne : la tache blanche sur la gauche et qui attire le regard.
A bientôt.
Yvon.
J’avoue que je ne l’avais pas même relevée, Yvon. Et comme d’habitude : à présent, je ne vois plus qu’elle.