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Sujets : Belgique • Bruxelles • Canon Ixus 100 IS • Marolles • Photo de rue • Street Photography
Auparavant, je les avais repérés déjà : ils descendaient leur Jupiler à l’aise dans je ne sais plus quel troquet de la rue Blaes. C’était tôt dans la matinée. Un jour aussi venteux et morne que toute une vie de blatte. Il avait déjà l’oeil vitreux. Elle émettait des petits chuintements avec la bouche en lapant sa blonde. J’avais bien songé à leur voler le portrait, mais manquais de recul sur ce trottoir encombré. Là, je me trouve un peu plus haut dans les Marolles, lorsque je les vois se radiner dans mes épaules. Le temps de dégainer, l’équipage est déjà sur moi. Manque de recul encore ? Tant pis, je tente ma chance. Tu noteras sûrement que les chaussons de la dame sont vachement bord cadre. Je te répliquerai que je suis déjà fort satisfait de ne pas lui avoir amputé les doigts de pied à cette distance.
- Où : Bruxelles, Marolles, Rue Pieremans.
- Quand : 2010.
- Appareil : Canon Ixus 100.
Debout à quatre heures l’esprit encombré par des souvenirs, des impuissances, des situations hors contrôle…
c’était juste pour introduire mon passage dans ton paysage, de l’avoir regardé, lu, d’y adhérer, d’en sourire.
Allez ! la lumière du jour, bientôt, éclaircira ces idées nocturnes aussi sombres que rares.
Allez ! fais-toi plaisir, va prendre ton petit déjeuner dans le silence de l’aube, le chant des oiseaux et l’odeur de la terre humide.
J’arrête cette énumération de clichés éculés
Sept heures me tintent les cloches du village, les oiseaux s’abritent…j’entends la chanson des tuiles sous la douche.
Je reviendrai 😉
(tes photos traitent de sujets qui me touchent à différents titres – ce sont aussi celles que j’aimerais oser faire)
Merci pour cette intervention matinale, Véronique. « Une énumération de clichés éculés ? » En vérité, j’apprécie énormément quand on se donne la peine d’intervenir comme tu le fais : avec du verbe, du sentiment, une subjectivité bien assumée. Comme auteur de romans d’abord, mais aussi comme photographe amateur, j’aime qu’on mette les choses en situation. Sinon quoi ? Le quotidien reprend ses droits à la banalité. Exit « l’odeur de la terre humide » et « la chanson des tuiles sous la douche ». Bonjour les impuissances, les idées sombres et les nuits d’insomnie. Moi, je dis qu’on seraient cons d’hésiter. Osons toujours l’imaginaire.
Honte à moi qui, après t’avoir lu, ne peux réfréner mon rire devant ta photo !
Et, de cette attitude, je me dédouane aussitôt de crainte de passer pour une insensible à l’oeil sec !
En fait, ton texte me fait pleurer de rire ! J’assume !
Euh… j’avoue ou non ? Bon, d’accord : je suis bien content que mon texte te fasse rire. Non que je sois de ces « insensibles à l’œil sec » que tu stigmatises. Nous mettrons donc ça sur le compte de je ne sais trop quelle pudeur, mais j’ai senti résolument que je devais pondre un truc léger et même un brin cynique sur ce coup-là.